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Embarquement en Equateur

22 juin 2007

Trujillo (Pérou), jeudi 21 juin 2007

Fin de chapitre

   Et voilà, notre tour en Equateur touche à sa fin. Nous avons beaucoup aimé le pays. Il présente une diversité exceptionnelle alors qu'il n'est pas très grand.

   Voici trois séries de photos pour clore ce chapitre.

   Nous voulions montrer plus de photos d'enfants car ils sont très très nombreux ici. Dans les villes, on les voit jouer sur toutes les places et dans les villages à la montagne, c'est simple, on ne voit qu'eux, on a l'impression qu'il n'y a pas d'adultes.

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   L'Equateur nous a régalés en décorations bizarres dans les chambres d'hôtel.

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   On a quand même eu des chambres confortables de temps en temps !

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   Nous avons adoré marcher dans les montagnes du pays mais il faut bien avouer que la météo n'a pas forcément été avec nous.

   Que ce soit au Rucu Pinchicha au-dessus de Quito :

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   Lors de l'ascension du Cotopaxi (attention, voilà les nuages) :

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   Ou à Baños :

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   Nous n'avons pas eu un temps radieux. Espérons que le soleil brillera dans les montagnes péruviennes pour enfin avoir de belles photos de sommets.

Photos Equateur-Galapagos - Retour accueil - Livre d'or

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22 juin 2007

Trujillo (Pérou), jeudi 21 juin 2007

Derniers jours en Equateur

   Notre trajet en train depuis Riobamba aura duré plusieurs heures mais nous n'avons pas parcouru une très longue distance : Alausi, la petite ville où nous sortons du train n'est qu'à une heure de bus de Riobamba ! Nous sommes encore à quatre bonnes heures de route de notre prochaine étape : Cuenca.

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   Finalement nous aurons passé beaucoup de temps à voyager ce dimanche mais il faut bien se réhabituer. Le Pérou, pays gigantesque par rapport à l'Equateur, n'est pas loin et de longues heures de bus nous y attendent.

   La ville de Cuenca est réputée pour ses édifices coloniaux. Elle rivaliserait même avec Quito pour le titre de plus belle ville d'Equateur. Voilà qui promet !

   En fait ce qui nous surprend d'abord, c'est de nous retrouver dans une grande ville. Cela faisait presque deux semaines que nous étions dans des endroits peu peuplés ou dans de petites villes. Retrouver les bouchons de 17h et les coups de klaxon qui les accompagnent (tiens, il n'y a pas qu'en France que certains imbéciles klaxonnent à peine le feu passé au vert), ça ne fait jamais plaisir.

   Cependant il est vrai que la ville est jolie. Les vieux bâtiments sont légion (ici ils sont retapés), de petites places avec église sont éparpillées aux quatre coins de la ville et une promenade longe la rivière qui traverse Cuenca.

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   Nous apprécions surtout le parque Calderon, place centrale de Cuenca, et ses alentours. La façade de la cathédrale est un peu massive mais ses dômes bleus et les autres bâtiments autour, ainsi que l'activité incessante entre promeneurs, vendeurs, fidèles qui vont prier à toute heure de la journée... nous font aimer le lieu.

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   Nous avons la chance d'avoir une très belle lumière lorsque nous nous promenons en milieu d'après-midi. Le ciel est chargé de gros nuages noirs mais le soleil passe en-dessous et fait briller les édifices. C'est beau !

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   Nous nous intéressons également beaucoup aux cireurs de chaussures de Cuenca. Il faut dire qu'ils quadrillent littéralement la place centrale. Tous les hommes semblent faire appel à leur service au moins une fois dans la journée. C'est un de ces métiers qui n'existe plus en France mais qui est toujours d'actualité en Equateur. Parfois, malheureusement, ce sont des enfants qui font ce travail. Pas tellement dans cette ville mais nous l'avons vu ailleurs. Ici, les gens s'assoient même dans un grand fauteuil en bois et le journal est fourni par le cireur pendant qu'il officie.

   En attendant son tour on lit le journal.

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   Une fois qu'on est assis, on continue à lire

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   Et en attendant le prochain client, c'est le cireur qui regarde les nouvelles du jour.

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   Quel dommage, nous n'avons pas de chaussures en cuir. Nous aurions bien aimé savoir ce que l'on ressent, assis sur un trône, pendant que l'on nous cire les bottes.
   
   Nous sommes étonnés au cours de nos promenades de voir le nombre d'hommages à Jean-Paul II. Places, bâtiments à son nom ou statues dans les églises sont nombreux dans tout le pays. Mais ici à Cuenca, c'est encore plus vrai. Il faut dire qu'il avait effectué une visite ici il y a quelques années. Vous le reconnaissez ?

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   Pas sûr que son successeur marque autant l'Amérique latine. Un restaurant où nous avions mangé il y a quelques temps affichait la une d'un journal argentin au lendemain de l'élection de Benoît XVI : montrant les cardinaux réunis, il titrait "Que Dieu leur pardonne" !

   Nous ne restons pas très longtemps à Cuenca, juste un jour et demi. La ville nous plaît bien mais les balades et randonnées dans les montagnes alentours sont compromises pas les nuages qui coiffent les sommets. Et les prévisions météo ne sont pas très optimistes...

   Le mardi 19 au matin, nous prenons un bus pour Huaquillas, ville frontière avec le Pérou, sur la côte.

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   Nous nous frayons un chemin au milieu du marché très encombré qui semble couvrir toute cette ville, en éloignant les types qui souhaitent nous accompagner pour nous aider à trouver un moyen de locomotion (et empocher une commission de la part du chauffeur ?). Nous accomplissons rapidement les formalités : juste un petit formulaire à remplir, un coup de tampon et dans la foulée nous traversons le pont qui marque la frontière. En avant pour de nouvelles aventures au Pérou !

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18 juin 2007

Cuenca, dimanche 17 juin 2007

Jours de pluie

   En redescendant du Cotopaxi, nous avons un peu de mal à retrouver la terre ferme. D'abord parce que nous sommes fatigués : nous nous sommes quand même levés à minuit ! Et puis surtout, cela faisait longtemps que nous avions décidé de tenter l'ascension d'un sommet équatorien et déjà plusieurs semaines que nous avions jeté notre dévolu sur le Cotopaxi. Cela faisait donc un moment que nous avions cet objectif en ligne de mire et nous ressentons comme une impression de vide dans le taxi qui nous ramène à notre hôtel.

   Nous passons le reste de la journée du 13 juin à nous reposer et le 14 au matin, nous partons pour Baños un peu plus au sud.

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   C'est une petite ville thermale réputée pour ses bains d'eau chaude et son environnement propice à de multiples activités de plein air : VTT, rafting, balades à cheval... Voilà qui devrait nous permettre de nous reposer un peu et de nous distraire. Nous avons un peu de mal à abandonner la haute montagne qui nous occupait depuis un certain temps mais la météo n'étant pas propice, il faut bien passer à autre chose.

   Malheureusement à Baños, il pleut à verse. Les montagnes autour ont pourtant l'air jolies mais elles disparaissent presque entièrement derrière d'épais nuages.

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   La ville est située sur les pentes du volcan Tungurahua qui a récemment énormément augmenté son activité sismique. Admirer le cratère cracher cendre, vapeur et fumée fait partie des spectacles de Baños mais il exige que le haut du volcan soit dégagé des nuages, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Nous pouvons toutefois nous rendre compte des dégâts occasionnés par le volcan en observant les fissures et les glissements de terrain survenus aux environs, notamment sur les routes. La DDE locale va avoir du boulot pour tout remettre en état !

   Nous profitons donc de l'après-midi pour nous offrir sans remords une énorme sieste (enfin, surtout Florence...). Nous en émergeons pour aller dîner. Depuis plusieurs jours, nous n'avons mangé que dans des refuges ou à notre hôtel-camp de base dont le restaurant laissait un peu à désirer. Nous apprécions donc de retrouver un peu de variété culinaire.

   Le lendemain, avant même de sortir du lit, le fracas des gouttes contre la fenêtre donne le ton de la journée : il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille. C'est un peu moins notre fête : sous la pluie, Baños perd une grande partie de ses intérêts. Nous passerons donc la journée à flâner dans la ville en effectuant de nombreuses pauses pour manger, boire un chocolat chaud, re-manger, acheter des caramels (une des spécialités de la ville qui ne nécessite pas de soleil !), se demander dans quel restaurant on va dîner le soir ...

   Nous profitons quand même des bains en nous rendant à la " Piscina de la Virgen ". Le site se compose de plusieurs bassins d'eau chaude (quoique sous la pluie, on y ajouterait bien quelques degrés !) et semble être le rendez-vous de toute la population des alentours. Des cars entiers déversent des flots de visiteurs devant l'entrée. Comme les bassins ne sont pas immenses, l'espace vital de chaque baigneur s'en trouve singulièrement diminué...

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   Du coup, le lieu vaut surtout pour le spectacle des familles " indigenas " venues se baigner, pour celui des enfants ravis de patauger et qui éclaboussent copieusement les autres baigneurs qui s'en trouvent parfois un peu moins ravis...

   Même si nous n'avons pas grand-chose de mieux à faire, la piscine ne donne pas vraiment envie de s'attarder alors nous repartons dans la ville. A la sortie du bain, nous ne sommes pas les seuls à loucher sur les friandises !

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   Comme nous sommes déjà équipés en caramels, nous allons plutôt boire un verre, acheter des cartes postales (tiens, un truc intelligent...) et décider que finalement, on mangera italien ce soir !

   Samedi 16, nous quittons Baños sous un ciel menaçant pour nous rendre à Riobamba en poursuivant notre route vers le sud. Bon, là il n'y a vraiment aucune activité touristique à part escalader le Chimborazo (6310 mètres) mais il est curieusement dans les nuages et acheter des billets de train pour "La Nariz del Diablo" c'est-à-dire le Nez du Diable.

   Il s'agit d'un des rares tronçons encore en activité de l'ancienne ligne de chemin de fer qui reliait les deux plus importantes villes du pays, Quito et Guayaquil. Construite au début du 20ème siècle, la voie ferrée buta près de Riobamba sur une pente abrupte de roche dure. Une impressionnante série d'épingles à cheveux, de ponts, d'avancées et de reculs taillés dans le roc permirent au train de franchir un dénivelé de près de 1000 mètres pour relier Alausi et Sibambe, deux villes pourtant toutes proches.

   Aujourd'hui, la ligne de chemin de fer n'est plus exploitée mais le fameux tronçon, surnommé le Nez du Diable a été restauré pour permettre aux touristes d'emprunter cette descente vertigineuse.

   Le train est utilisé trois jours par semaine mais les places ne sont pas nombreuses, nous avons la chance d'obtenir les deux derniers billets.

   Nous effectuons quand même un petit tour dans la ville, qui nous permet d'apprécier le spectacle de la vie locale. Après le marché du samedi, tout le monde en voiture pour regagner les villages alentours !

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      Nous nous levons à 5h le dimanche matin pour prendre place à bord de notre wagon. Bon, en fait c'est plus un bus sur rails mais ça n'est pas bien grave.

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   La fameuse descente est effectivement impressionnante, on ne peut qu'admirer le travail de construction qui a permis le franchissement de l'énorme roc. Et puis c'est amusant de voir le train s'avancer jusqu'au bout des rails, parfois à la limite du vide pour reculer et prendre un autre aiguillage qui permet de poursuivre la descente. Mais il faut quand même veiller à ne pas aller trop loin !

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   Là encore, au-delà des beaux panoramas, ce tour en train nous aura permis de traverser de petits villages et de surprendre quelques bouilles intéressantes.

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15 juin 2007

Baños, vendredi 15 juin 2007

Des volcans et du vent

   Au sud de Quito dans la Sierra centrale s'étend une région surnommée l'avenue des volcans. De part et d'autre de la route panaméricaine qui parcourt le pays se dressent des cônes imposants, la plupart inactifs. Les sommets culminent bien sûr très haut : 4700, 5100, 5200 m entre autres ; jusqu'à 5897 m pour le Cotopaxi, deuxième plus haut sommet d'Equateur et 6310 m pour le volcan Chimborazo, le plus haut du pays.

   Particularité intéressante pour ceux qui aiment la montagne, ces deux derniers sommets ne sont pas très difficiles à gravir. Cela demande bien sûr de l'équipement d'alpinisme pour marcher sur la glace mais les montées ne présentent pas de difficulté technique : ce n'est que de la randonnée, il n'y a rien à escalader...

   Nous avons été initiés à la montagne par nos copains de promo savoyards. D'abord en effectuant de simples randonnées d'une journée, puis en se lançant dans des treks de plusieurs jours et enfin en s'essayant à l'alpinisme (randonnée sur la mer de glace à Chamonix, ascension du Mont-Blanc pour Clément et du dôme des Ecrins pour tous les deux).

   Ces expériences sur glaciers nous ont beaucoup plu ; c'est pourquoi nous avons décidé d'essayer de gravir un des hauts sommets équatoriens. Notre choix s'est porté sur le volcan Cotopaxi. C'est un des grands classiques du pays, proposé aux débutants.

   Nous avons réservé les dates des 12 et 13 juin dans une agence de Quito pour effectuer l'ascension. Pour nous préparer, il faut surtout nous acclimater aux hautes altitudes. Pour cela, notre circuit à Quilotoa était parfait. Nous sommes restés entre 3200 et 4100 m pendant quatre jours et nous avons beaucoup marché.

   De retour à Latacunga, à la fin de notre boucle, nous remontons environ 50 km plus au nord pour loger dans un hôtel géré par l'agence qui nous a vendu l'excursion au Cotopaxi. Cette vieille ferme retapée, située au calme à 3200 m d'altitude, où chevaux, vaches, moutons, chiens-mangeurs-de-chaussettes, cochons et j'en passe vivent tranquillement, est très bien située pour continuer à s'acclimater. Nous sommes proches du Cotopaxi et d'autres montagnes comme les Ilinizas Norte et Sur, culminant respectivement à 5126 et 5248 m. L'Iliniza Norte nous intéresse particulièrement car il est beau, facile à gravir même sans guide et qu'il dépasse les 5000 m : c'est excellent pour nous entraîner.

   Carte en poche, nourriture et vêtements chauds dans les sacs nous partons le dimanche 10 juin au matin à l'assaut de cette montagne. Nous pourrions monter et redescendre dans la journée car il n'y a que cinq heures jusqu'au sommet (le parking où l'on se fait déposer est déjà à 3900 m !) mais nous préférons rester deux jours et dormir dans un refuge situé à 4600 m, là encore pour nous habituer à l'altitude et éviter le mal des montagnes pendant l'ascension du Cotopaxi.

   Un taxi nous laisse au départ du sentier : en sortant de la voiture, le vent nous saisit. Il souffle fort et il fait froid. Pas étonnant, nous sommes déjà très haut. Heureusement nous sommes bien équipés, nos blousons sont de bonne qualité et nous avons acheté des bonnets la veille.

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   Les nuages accrochent les montagnes aujourd'hui mais les paysages sont quand même très jolis le long du chemin. A force de monter, nous finissons bien sûr dans le brouillard mais pas de problème, le sentier est très bien tracé. Nous serons juste surpris de tomber nez à nez avec le refuge au bout de deux heures trois quarts : la visibilité réduite nous le fait découvrir au dernier moment.

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   Le confort à l'intérieur est sommaire, évidemment. Rien n'est superflu : des lits superposés, quelques tabourets, une cuisine avec gazinière (qui fonctionne), des toilettes à l'extérieur et c'est tout.

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   Ce qui nous surprend plus, c'est de ne trouver personne, même pas le gardien : il arrivera sans doute plus tard. Dehors, le vent souffle toujours aussi fort et à l'intérieur, il ne fait vraiment vraiment pas chaud. Il est 13h30, et nous nous glissons dans nos sacs de couchage pour nous réchauffer après notre repas. L'après-midi ne sera pas très active ; de toute façon il n'y a rien à faire dehors, le temps est toujours aussi pourri. On espère juste qu'il fera beau le lendemain matin et nous nous amusons d'être seuls dans un lieu aussi improbable en écoutant le bruit du vent. Nous lisons tranquillement, en attendant une éclaircie ou l'arrivée d'autres randonneurs ou du gardien.

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   L'éclaircie, nous l'aurons, juste avant le coucher du soleil. Le panorama est superbe, surtout quand on l'a attendu si longtemps. On distingue même, au loin, au-dessus des nuages, le sommet du Cotopaxi, notre objectif suivant !

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   Après le dîner, tout le monde au lit à 19h ! Et oui, il n'y a pas d'électricité même s'il y a des ampoules au plafond. Nous nous couchons en écoutant de la musique grâce à nos baladeurs, nous avons bien fait de les emmener. Tout à coup, vers 20h, la porte s'ouvre. Le gardien ? Et non, c'est une Américaine qui débarque alors qu'il fait nuit depuis un bon moment, lampe frontale sur la tête, frigorifiée évidemment, en nous racontant qu'elle a laissé un sac dans la montée car elle n'en pouvait plus. Elle comptait s'arrêter camper en route (alors qu'elle n'a pas de tente) mais le vent l'a poussée à continuer. Elle n'a pas de sac de couchage, porte sur elle plusieurs ponchos qu'elle avait achetés en souvenir pour se protéger du froid et a mal à la tête à cause de l'altitude car elle a passé les jours précédants au niveau de la mer. N'importe quoi !

   Nous lui indiquons comment fonctionne la gazinière et nous lui passons une couverture qui traînait dans le refuge pour qu'elle puisse se couvrir pendant la nuit et nous nous endormons, encore stupéfaits par cette apparition. Nous nous levons le lendemain pour le lever du soleil. Cette fois c'est l'Américaine qui hallucine que nous nous levions si tôt ; en même temps quand on s'est couché à 19h... Et puis en montagne, se lever avec le jour c'est déjà faire la grasse matinée ! En plus, le ciel est dégagé, l'Iliniza Norte nous tend les bras, il faut en profiter.

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   La vision de la veille se confirme : nous ne pourrons pas aller jusqu'au sommet car il y a beaucoup de neige sur la montagne et nous n'avons pas l'équipement nécessaire. C'est surprenant car en cette saison, on ne devrait pas en trouver autant. Nous nous mettons quand même en route et nous montons en un peu plus d'une heure à un des pics qui n'est pas enneigé. C'est satisfaisant, nous sommes arrivés à 5000 m facilement, mais les nuages sont de nouveau de la partie et nous empêchent de voir le panorama... Nous retournons donc rapidement au refuge pour récupérer ce que nous y avions laissé et nous descendons au village le plus proche pour prendre un bus. En chemin, nous rattrapons l'Américaine qui a retrouvé son sac abandonné dans la montée et qui nous assure ne pas avoir eu trop froid pendant la nuit. Le propriétaire du refuge vient aussi à notre rencontre pour nous faire payer la nuit. Le dimanche, il n'y a pas de gardien là-haut mais ce n'est pas pour autant qu'on peut s'en tirer sans payer !

   De retour à notre hôtel, le matériel pour l'expédition au Cotopaxi nous attend. C'est séance essayage. Visiblement, l'équipement n'existe que dans une seule taille, déjà un peu grande pour Clément alors Florence disparaît presque dedans. Et puis les couleurs ne sont pas forcément très harmonieuses mais les vêtements ont l'air chauds et solides, c'est ce qui compte...

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   Le mardi matin vers 10h, notre guide arrive à l'hôtel. Il s'appelle Fernando, il est diplômé de l'école équatorienne des guides de montagne, qui est chapeautée, le monde est petit, par l'ENSA de Chamonix. Les instructeurs équatoriens sont formés à Chamonix et des Français viennent faire passer des examens et donner des conférences régulièrement...

   Vers 10h30, tout le monde en voiture, c'est parti pour l'aventure. Là encore, la marche d'approche jusqu'au refuge est limitée. A peine une petite heure pour arriver à 4800m. Il ne fait pas très beau mais cela ne préjuge rien pour le lendemain. Nous déjeunons dans ce refuge, plus grand et mieux équipé que celui des Ilinizas, et nous buvons beaucoup de thé : il faut bien s'hydrater pour l'effort à venir. D'autres groupes arrivent tranquillement pendant que nous procédons au réglage des crampons et que Fernando nous fait un petit briefing.

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   Comme toujours dans ce type d'ascension, nous allons partir en pleine nuit, éclairés par nos lampes frontales. Il faut cela pour éviter de marcher sur de la neige trop molle et donc dangereuse. En fonction des conditions météo et de notre forme, nous devrions atteindre le sommet en 5 à 6 h.

   L'important pour l'instant, c'est de se reposer : après un dîner vers 17h30, nous partons nous coucher pour essayer de dormir un peu. Ce qui n'est pas facile. Le chambrée abrite évidemment le ronfleur de service (il s'y met vers 19h) : non seulement il nous empêche de dormir mais en plus il nous nargue car lui, il arrive à dormir. Il y a en plus beaucoup de passages dans ce dortoir immense, notamment à cause de ceux qui monteront le jour d'après et qui n'ont pas de raison de se coucher tôt (eux aussi on les maudit du fond de notre sac de couchage). Ajoutez à cela l'excitation et vous comprenez que la nuit est courte.

   A minuit, branle-bas de combat, c'est l'heure du petit-déjeuner. On s'habille rapidement et l'on descend avaler quelques morceaux de pain et du thé. A 1h du matin, nous sommes dehors, prêts pour affronter la montagne et Florence et Fernando posent devant le refuge.

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   Il a beaucoup neigé pendant la nuit mais la vue est dégagée ! Le ciel étoilé est magnifique et au loin on aperçoit les lumières de Quito. Cela réconforte : on a peut-être bien fait de se lever si tôt... Il ne fait pas très froid mais le vent est assez fort.

   Nous marchons une demi-heure pour arriver au pied du glacier. Là nous nous équipons : chacun met ses crampons à ses chaussures et Fernando nous encorde. Ca y est, c'est parti, nous posons les pieds sur la glace. La pente est très rapidement forte, c'est assez étonnant comparé à nos autres randonnées glacières : il n'y a pratiquement pas de pause, de moment où l'inclinaison est moins importante. Il est difficile de voir où nous allons dans le noir, difficile de savoir ce que sera le terrain sous nos pieds dans dix minutes. En levant la tête on voit juste une étoile, qui semble incroyablement proche et située au bout du glacier : voilà notre objectif ! C'est évidemment une illusion d'optique mais c'est assez saisissant et, sans en avoir parlé en cours de route, nous partagerons cette impression après l'ascension.

   Les minutes puis les heures passent au rythme de notre marche. Nous n'allons pas très vite mais c'est normal : l'important c'est d'avancer de manière constante, c'est un travail d'endurance pure. Lors d'une pause vers 4h30, petit incident : en changeant les piles de sa frontale, Clément perd un morceau de la lampe. Trois minutes plus tard en remettant son sac sur le dos, il laisse échapper un de ses gants : il n'y a rien à faire pour le rattraper, entre la forte pente et le vent, le gant part très vite. Quand on est maladroit, ça ne s'arrange pas à plus de 5000 m d'altitude ! Nous avons des sous-gants en polaire mais il faudra protéger la main du froid en la cachant dans la manche pour la suite.

   L'influence du vent se fait de plus en plus sentir. Plus on monte, plus il est fort bien sûr. Non seulement il s'oppose à notre avancée mais en plus il soulève la neige et nous l'envoie dans les yeux. Au bout d'un moment, face à cet ennemi, on finit par "débrancher le cerveau" : on baisse la tête et on pense juste à mettre un pied devant l'autre. De toute façon le ciel s'est couvert au-dessus de nous, notre étoile a disparu...

   Le jour finit par se lever mais il ne fait que confirmer ce que nous sentions : la météo n'est pas avec nous. Nous voyons un groupe qui était devant nous faire demi-tour. Comme nous nous sentons toujours très bien physiquement, notre guide décide de continuer, le temps pouvant encore s'améliorer. Nous avançons encore une bonne demi-heure jusqu'à un replat où, surprise, une tente est montée ! Fernando nous explique que ce sont deux scientifiques venus faire une étude qui sont installés ici depuis quelques jours. Ils n'ont pas dû être déçus du voyage. Nous nous demandons comment la tente peut tenir dans un tel vent, c'est vraiment l'apocalypse ici, les rafales sont si fortes que Florence tient à peine debout et se retrouve même à plusieurs reprises projetée au sol. Nous sommes à 5700 m. Nous n'entendons même plus Fernando à 50 cm de lui. Cette fois il n'y a rien à faire, on fait demi-tour ! De toute façon, le sommet est dans les nuages, nous n'aurions rien vu. Nous prenons une photo souvenir un peu plus bas (en tenant fermement l'appareil) et c'est parti pour la descente !

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   C'est fou comme cette descente est rapide par rapport au temps mis pour monter. Juste le temps pour Florence de perdre un gant ! Décidément, vivent les élastiques autour des poignets pour éviter les pertes.

   Nous retrouvons le refuge où tous les groupes sont bien sûr rentrés : et dire que le mois de juin est censé être le plus propice à l'alpinisme en Equateur ! En tout cas aujourd'hui, pas une cordée n'aura été au bout.

   Nous sommes évidemment déçus de ne pas avoir pu voir ce sommet et ce cratère qui paraît si beau sur les cartes postales. Mais bon, au moins nous n'avons pas été trahis par nos jambes. Notre préparation et surtout notre acclimatation ont été excellentes : nous étions encore en forme à 5700 m. Cette expérience nous servira sans doute dans l'avenir.

   Désolés, le reportage manque un peu de photos mais c'était bien plus facile d'en prendre depuis le yacht aux Galápagos. En voilà juste une dernière, une fois les crampons déchaussés :

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9 juin 2007

Latacunga, samedi 9 juin 2007

La boucle de Quilotoa

   Après notre escapade aux Galápagos, nous nous préparons à explorer une autre facette du pays. L'Equateur offre de merveilleuses possibilités de balades en montagne et nous avons bien l'intention d'en profiter. Après une demi-journée à Quito, nous nous rendons le lundi 4 juin en fin de journée à Latacunga, point de départ de la "boucle de Quilotoa", un circuit spectaculaire où les villages andins succèdent aux canyons encaissés et aux pics déchiquetés.

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   Le lendemain, nous attaquons la boucle en nous rendant à Zumbahua, petit village situé à deux heures de Latacunga. Nous retrouvons les trajets en bus que nous avions un peu délaissés récemment. Très vite, nous sommes à des années-lumière des croisière de première classe ! Il règne un bazar indescriptible dans le bus. D'abord, la plupart des gens ont l'air d'ignorer qu'il faut acheter un ticket dans le terminal de bus. Il s'ensuit d'âpres discussions entre les détenteurs de billets numérotés et les occupants des sièges en question. Nous nous retrouvons nous-mêmes à déloger une femme quechua qui a l'air de ne rien comprendre à la situation. Une fois tout le monde installé, nous pouvons partir. Les paysages sont grandioses mais certains passagers s'intéressent plus à leur bouteille de gnôle ! Au bout d'une demi-heure, quelques uns ne tiennent plus assis sur leur siège. Arrivés à Zumbahua, nous devrons nous frayer un passage au milieu des sacs de pommes de terre, des bonbonnes de gaz, des volailles mortes ou vives (on ne sait pas trop) et naturellement du flot de passagers en sens inverse.

   Nous nous installons dans un petit hôtel et partons nous promener. Le village, situé à 3800 mètres d'altitude, est entouré de montagnes. Nous en grimpons une en disant bonjour aux habitants que nous croisons, puis aux lamas qui peuplent le haut des collines. Les pics au-dessus du village sont impressionnants.

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   Nous sommes les seuls touristes dans le village et c'est bien agréable de ne plus être noyés dans un groupe de voyageurs. On peut prendre le temps de discuter un peu avec les gens que nous rencontrons ou avec les gamins qui sortent de l'école.

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   La pose est un peu figée mais ça semble être un réflexe chez les enfants ici. Dès que l'on sort l'appareil photo, ils se mettent au garde-à-vous.

   Le mercredi matin, nous partons pour Quilotoa à bord d'une camionnette qui fait office de taxi. Nous avons la chance de voyager dans la cabine à côté du chauffeur et pas sur le plateau arrière. C'est qu'il fait froid à cette altitude !

   Le village de Quilotoa est situé au bord de la laguna du même nom. Il s'agit du cratère d'un volcan éteint rempli d'une eau verte du plus bel effet. Un temps clair doit permettre d'apercevoir nombre de sommets enneigés parmi les plus hauts du pays mais malheureusement le ciel est un peu couvert. Enfin, le spectacle est quand même splendide.

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   Quant au village lui-même, il est entièrement habité par une communauté quechua et le logement à l'hôtel n'est ni plus ni moins qu'un séjour chez l'habitant. C'est quelque chose d'assez rare de pouvoir séjourner dans une famille " indigena ". Cela nous permet d'appréhender un peu leur mode de vie.
   Si notre chambre dispose de l'électricité, il n'y aura pas de débat pour savoir qui prendra sa douche en premier ce soir : il n'y a pas d'eau courante...

   Peu importe, nous partons nous promener. Nous commençons par descendre jusqu'à la laguna puis après une rude remontée nous en entreprenons le tour. La vue est vraiment magnifique même si les nuages qui envahissent peu à peu le cratère nous font faire demi-tour. Cela faisait un petit moment que nous n'avions pas autant marché et nous sommes ravis de pouvoir le faire dans un si beau cadre.

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   De retour au village, nous nous baladons en regardant vivre la communauté. C'est amusant de constater combien les gens, les femmes surtout portent le costume traditionnel : jupe sombre, châle de couleur et chapeau orné d'une plume de paon. Même les petites filles n'échappent pas à la règle.

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   Clément se fait de nouveaux amis en s'amusant avec les enfants qui l'invitent dans tous leurs jeux.

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   Le soir venu, nous dînons dans notre famille et effectuons deux constats : les mômes insupportables, ça existe partout (nous en avons un remarquable spécimen !) et puis la télé exerce universellement la même fascination. Essayez de trouver la petite terreur sur la photo :

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   Le lendemain, nous décidons de rejoindre à pied le village suivant. Malgré les avertissements de notre famille qui espère bien nous " vendre " un guide ( très très dangereux, beaucoup de sentiers, on se perd très facilement...), nous partons seuls. En fait, le sentier a été balisé mais les guides locaux ont enlevé les panneaux. Toutefois, ils n'ont pas pu déraciner les poteaux plantés dans du ciment qu'il suffit de suivre !

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   Le chemin longe le cratère avant de descendre jusqu'à un premier village. Lorsque nous y parvenons, c'est la pause déjeuner de l'école. L'occasion de discuter avec les enfants et de prendre quelques photos. La communication n'est pas toujours facile, on leur fait un peu peur...

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   Notre sentier plonge ensuite dans un canyon  très encaissé pour remonter de l'autre côté et arriver après une longue et raide ascension au village de Chugchilan. C'est beau mais fatigant et nous sommes contents d'arriver au terme de 5 heures de marche avec nos bagages sur le dos.

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   Changement de décor, notre gîte du soir propose de jolies chambres ouvrant sur des balcons pourvus de hamacs et des douches brûlantes...Après l'effort le réconfort,  notre logeuse nous régale d'un délicieux chocolat chaud à base de lait frais et crémeux.
   Rien que pour la douche et le chocolat, on serait prêts à refaire la rando !

   Nous passons la journée du vendredi à nous balader autour de Chugchilan avant de reprendre un bus (à 3 heures du matin) pour revenir sur Latacunga. La croisière première classe est bel et bien terminée, nous revoilà plongés dans les trajets inconfortables et les horaires incompréhensibles !

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4 juin 2007

Quito, lundi 4 juin 2007

Huit jours de rêve aux Galápagos

   Comme prévu, nous partons le dimanche 27 mai pour notre croisière " première classe " dans l'archipel des Galápagos. C'est un des temps fort de notre voyage et pas seulement parce que cette semaine attaque sérieusement notre budget. Galápagos, ce nom fait rêver. On imagine des animaux extraordinaires tout droit sortis de la préhistoire et l'on pense bien sûr à Darwin qui a séjourné dans ces îles quelques années avant de publier sa théorie sur l'évolution.
   L'archipel se trouve 1000 kilomètres à l'ouest des côtes de l'Equateur. Nous prenons donc un avion qui nous conduit directement dans l'une des îles où nous trouvons notre bateau, l'Eden, un yacht qui accueille 16 passagers encadrés par 7 membres d'équipage, guide inclus.

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   Il est presque indispensable de passer par ce genre de croisière pour visiter les Galápagos parce que les îles sont éloignées les unes des autres et que l'on ne peut pas se déplacer n'importe comment : il faut nécessairement être accompagné d'un guide. Un parc national a été créé au milieu du 20e siècle pour protéger les espèces animales et végétales uniques vivant ici. La faune et la flore sont exceptionnelles car elles ont été protégées pendant des millénaires d'incursions extérieures, l'archipel étant isolé géographiquement. Elles se sont donc développées et ont évolué " indépendamment du reste du monde " en fonction du milieu naturel, ces îles volcaniques arides sans beaucoup de végétation.

   Pour résumer, nous arrivons dans un endroit unique au monde, où vivent énormément d'animaux sauvages très protégés mais faciles à approcher. Et nous le comprenons très vite. Dix minutes après être sortis de l'aéroport, dans un petit port où nous attend notre bateau, nous tombons sur quelques otaries qui font la sieste sur des bancs publics...

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   Et oui, c'est comme ça ici, les animaux sont chez eux, ils n'ont pas peur des humains et ils ne sont pas dérangés. Il est bien sûr étonnant de trouver des otaries au niveau de l'équateur mais les Galápagos présente ce paradoxe d'avoir à la fois des animaux tropicaux et des animaux que l'on rencontre d'habitude dans les contrées plus froides.

   On peut bien sûr s'interroger sur l'impact du tourisme dans un tel environnement. Ce ne sont pas forcément les visites sur les différentes îles qui peuvent directement poser problème. En effet, à ce que nous avons pu observer, les règles du parc sont bien respectées, les sentiers pour se promener sont bien délimités et les guides se tiennent strictement aux horaires de visites accordés par l'administration du parc. Ce sont plus les effets induits qui peuvent être néfastes. Le nombre de plus en plus important de bateaux, la population dans les îles qui augmente fortement car des emplois sont créés, les lourdes infrastructures construites pour l'accueil des visiteurs : tout cela empiète sur la vie sauvage. Mais d'un autre côté,  le parc national a besoin de l'argent des touristes pour exister et protéger efficacement les animaux. L'équilibre n'est donc pas facile à trouver : le nombre de touristes a explosé ces dix dernières années, mais peut-être sera-t-il limité dans les temps à venir.

   Notre bateau nous emmène lors de cette semaine d'île en île. Nous débarquons généralement deux fois : une fois le matin et une fois l'après-midi pour aller voir les animaux en suivant des sentiers bien balisés et en écoutant les explications données par notre guide. Mais de nombreuses séances de snorkeling sont également au programme. Au moins une fois par jour nous enfilons masque, tuba et palmes pour aller à la rencontre des poissons, tortues et otaries dans des eaux turquoises. Que du bonheur !

   En plus, la vie à bord est loin d'être désagréable. La cabine est de taille respectable et confortable. Et puis c'est assez appréciable de n'avoir à s'occuper de rien après deux mois passés à barouder.

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   Le cuisinier est très doué. Les membres d'équipage sont aux petits soins pour nous. Nous avons la chance de tomber sur des compagnons de voyage charmants et intéressants. Détail important, ils ont quasiment tous l'anglais comme langue maternelle, à part deux Hong-Kongais (mais qui vivent à New York) et deux Suisses-Allemands qui parlent toutes les langues. Un Espagnol arrivera bien en milieu de semaine mais son français est parfait... Visiblement, on ne fera pas beaucoup de progrès en espagnol cette semaine !

   Cela nous fait bien sûr un peu drôle d'être dans un groupe. Le premier repas le dimanche soir, surtout, nous ramène à la réalité : nous avions oublié les discussions sur le prix de l'immobilier ou le brouhaha généré par seize personnes discutant. Nous en ressortons un peu KO... Et bien sûr, nous perdons quelque peu notre liberté pendant cette semaine mais le spectacle de la nature nous fait vite oublier la rigidité des horaires et le planning à respecter.

   Bon, assez de baratin, voici une sélection des plus beaux habitants des îles. C'est un régal de prendre des photos car il est possible d'être proches des animaux : ils ne fuient pas dès qu'ils voient un homme.

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   Certains seraient même plutôt curieux à notre égard.

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   Les otaries nous amusent beaucoup. La plupart des îles en abritent par colonies entières. On les voit étendues sur la plage à faire la sieste, souvent affalées les unes sur les autres.

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   Elles sont assez pataudes et ne semblent pas très à l'aise pour se déplacer sur le sable mais dans l'eau elles sont d'une agilité incroyable. Les séances de snorkeling où nous pouvons nager et jouer avec les otaries resteront parmi les moments les plus forts du voyage.

   Nous croisons également souvent la route des iguanes. Qu'ils soient terrestres (comme sur la première photo) ou marins (deuxième photo) ils sont toujours impressionnants, comme sortis d'un autre âge.

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   Autre reptile très répandu ici, les tortues. Les Galápagos leur doivent d'ailleurs leur nom.

   Les tortues terrestres sont maintenant très protégées car leur chasse a autrefois fait des ravages. Le parc contribue même au repeuplement en élevant les petits dans des centres avant de les relâcher dans la nature. Exubérantes ou timides, leur longévité impose le respect.

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   Les tortues de mer semblent quant à elles très nombreuses, à en juger par le nombre de fois où nous en voyons. C'est souvent furtif, juste une petite tête qui sort de l'eau et replonge aussitôt.

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   Ou plus long lorsque nous mettons nous-même la tête sous l'eau et que nous nageons derrière elles, parfois à moins d'un mètre et visiblement sans les perturber !

   Une présence surprenante, c'est celle des manchots. Il fait chaud par ici mais ça ne semble pas les déranger : ils ont élu domicile sur les rochers de certaines îles. Là encore, nous avons la chance de les observer en dehors et dans l'eau. Ils sont juste plus difficiles à suivre que les tortues car bien plus rapides.

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   Côté oiseaux, l'archipel est évidemment très bien fourni.

   L'albatros est l'un des plus impressionnants de part son envergure et son allure.

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   Le plus drôle, c'est le fou (il porte bien son nom en français). Fou à pattes bleues, fou à pattes rouges ou fou de Nazca, il a toujours l'air aussi bête. Et il faut le voir effectuer sa danse pour séduire sa belle : un spectacle excellent.

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   La frégate mâle non plus ne recule devant rien pour plaire: il gonfle une poche toute rouge au niveau de sa gorge (il met plusieurs semaines pour y arriver) et se trémousse amoureusement dès qu'une femelle passe dans le ciel.

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   Pour la couleur le flamant rose n'est évidemment pas en reste.

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   Très présent également, le pélican : il squatte un peu partout où il pense qu'il va pouvoir manger gratis. Bateaux de pêche, ports (de préférence pas loin de là où on vide les poissons), fenêtre du cuistot des bateaux de tourisme sont ses endroits préférés.

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   Rassurez-vous, on trouve aussi de simples mouettes aux Galápagos. Mais elles ont la classe !

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   Pour finir sur une note plus inquiétante, sachez que requins et raies sont également très bien représentés ici. Nous en croisons beaucoup en snorkeling (ça fait quand même bizarre de voir un requin quelques mètres en-dessous) mais plus étonnant cette première plage où des dizaines de requins nagent à deux mètres du bord : baignade interdite.

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   Ou cette deuxième plage où d'innombrables raies flottent tranquillement sur le bord en suivant le mouvement du ressac : cette fois nous avons le droit de mettre les pieds dans l'eau pour sentir les raies nous caresser les orteils. L'impression est délicieuse...

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   Quoiqu'un peu crispante, n'est-ce pas Florence ?

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   Cependant il n'y a pas que les animaux qui sont splendides ici. L'archipel possède des paysages absolument magnifiques.

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   Vous l'aurez compris, cette semaine restera dans nos mémoires : tout cela est tellement extraordinaire !

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10 mars 2007

Quito, samedi 26 mai 2007

Le milieu du monde

   Lundi 21 mai, nous quittons le Panama pour l'Equateur. Notre trajet (en avion avec une correspondance) et notre installation à Quito nous occupent la majeure partie de la journée.
   Premier constat à l'arrivée : il fait froid. Quito se trouve à 2850 mètres d'altitude et pour nous qui pendant deux mois n'avons pas vu le mercure passer sous la barre des 30°C, ça fait une bonne différence.
   Le bon côté de la chose, c'est que nous allons pouvoir temporairement oublier moustiquaire et insect ecran : il n'y a pas de paludisme au-dessus de 1500 mètres. Nous voilà donc débarrassés de la corvée quasi-quotidienne d'accrochage de moustiquaire dans la chambre d'hôtel.

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   Nous voilà donc en Amérique du sud, prêts à passer environ un mois en Equateur. Le pays n'est pas très grand mais les possibilités sont énormes. Entre la montagne, les sommets à escalader, les Galápagos, le bassin amazonien, les villes coloniales...nous n'aurons pas le temps de nous ennuyer.

   Nous commençons à organiser notre séjour en essayant de réserver une croisière dans les îles Galápagos. Cette étape rébarbative mais indispensable nous prend quasiment toute la journée du mardi. Il faut démarcher les agences, comparer les prix, les prestations et les itinéraires, cibler nos priorités et essayer de se décider rapidement car les places sur chaque bateau sont limitées et partent vite. Nous sommes au début de la haute saison et certaines agences n'ont aucune place à offrir avant plusieurs semaines. Nous sommes donc contents de réussir à réserver une croisière de huit jours à partir du dimanche 27.

   Ce genre d'excursion coûte très cher, de quoi voyager un mois ou deux sur le continent mais nous sommes déterminés à casser notre tirelire pour l'occasion. Cela-dit, même en étant décidés, il nous faudra plusieurs jours de retrait maximum de nos cartes bancaires pour réussir à payer notre voyage : nous pourrions payer directement par carte mais moyennant un supplément de 10% alors nous optons plutôt pour des allers-retours à la banque. Non sans essuyer quelques refus...

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   Débarrassés de cette corvée, nous pouvons enfin commencer la visite de Quito. Le centre historique de la ville est très beau, bien conservé et mis en valeur. Sans lancer de polémique sur les bienfaits de la colonisation, il faut reconnaître que les Espagnols savaient bâtir des villes !

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   Nous passons donc bien agréablement la journée du 23 à visiter des églises, à flâner dans les rues, à observer la vie sur les places. Et le tout ne manque pas d'animation : Quito commémore la bataille de Pichincha, étape décisive de la guerre d'indépendance de l'Equateur le 24 mai 1822. Pour l'occasion et pendant plusieurs jours, une multitude de fanfares et de troupes de majorettes se succèdent sur la Plaza Grande pour mieux ponctuer les discours et les représentations officielles. C'est à croire que toute la jeunesse du pays pratique le twirling bâton !

   Le lendemain, nous nous sentons assez habitués à l'altitude de la ville pour aller poursuivre notre acclimatation en grimpant un sommet. On ne peut pas vraiment appeler ça de l'aventure : pour rejoindre le point de départ de notre randonnée, nous empruntons la dernière attraction de Quito : un téléphérique qui nous emmène en quelques minutes jusqu'à 4100 mètres. De là, notre objectif, le Rucu Pichincha à 4680 mètres d'altitude est en vue !

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   Nous mettons environ trois heures à rejoindre le sommet. La marche n'est pas difficile mais nous cheminons doucement pour ne pas nous essouffler : l'oxygène commence à se faire rare. Seuls les derniers mètres posent un léger problème. Nous nous retrouvons dans un nuage sans beaucoup de visibilité et il est difficile de repérer la voie à suivre. Heureusement entre deux bancs de brouillard nous apercevons deux randonneurs qui nous précédent. Il aurait été dommage de faire demi-tour si près du but !

   Une fois au sommet, la vue se dégage par moments, laissant apparaître Quito entre les nuages.

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   Par chance, le soleil refait son apparition pendant la descente. C'est amusant car nous n'avons pas l'habitude de faire ce genre de randonnée aussi près d'une grande ville.

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   Nous terminons sans aucun problème et nous sommes satisfaits de n'avoir ressenti ni vertige, ni mal de tête pendant cette balade. Ces symptômes classiques du mal des montagnes étaient pourtant probables après une ascension aussi rapide à une telle altitude. Du coup, la prochaine fois, on montera plus haut !

   Vendredi 25 mai, nous décidons de nous rendre à quelques kilomètres au nord de Quito admirer la ligne qui donne son nom au pays : l'équateur. Un site au nom évocateur, la Mitad del Mundo, a été aménagé pour permettre aux touristes de se prendre en photo avec un pied dans chaque hémisphère. Désolés, on n'a pas fait beaucoup plus original !

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   Et effectivement, le seul intérêt du lieu c'est bien de pouvoir faire des photos débiles !
   Pour faire bonne mesure, nous assistons quand même à quelques expériences pseudo-scientifiques censées nous prouver les effets magnético-énergétiques de l'équateur et nous faire la démonstration de la force de Coriolis dans chacun des hémisphères. Convaincus ? Non pas trop. Le lieu est hyper touristique et fleure bon son attrape-nigauds. Bon, ça suffit, on rentre à Quito.

   Le samedi nous retournons flâner dans la vieille ville en prenant plus notre temps.

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   Nous regardons les gamins courir après les pigeons ou jouer au foot, nous goûtons les glaces et les fruits secs et allons déjeuner au marché de poisson et de fruits de mer : un vrai régal.
   Nous consacrons l'après-midi aux derniers préparatifs avant le départ pour les Galápagos, c'est-à-dire trier nos affaires (nous en laissons une partie ici), faire les sacs, récupérer du linge à la laverie, récupérer nos billets d'avion et nos bons pour la croisière.
   Espérons qu'on aura plein de choses à raconter au retour !

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Embarquement en Equateur
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